[ Intrigue ] Début du bal

« Mais enfin, père ! Ce n’est pas parce que son avis diffère que vous devez…
- Serais-tu en train de remettre ma décision en cause ?
- Je … Non … Mais, je trouve votre… Décision hâtive. Irréfléchie.
- Tu te contredis mon cher. Nous renonçons au sang. Nous avons tous été d’accord… Sauf toi. Et Erik. Mais Erik n’est qu’un stratège, et toi, tu ferras comme tout le monde. Tu n’es pas encore en mesure de prendre des décisions de cet ordre là …
- Pas en mesure ? C’est du grand n’importe quoi dans cette baraque ! Je ne vous savez pas aussi illuminé, Père !
- Mon pauvre Aliséa. Faut-il que je t’apprennes comment me parler ? »

Il n’avait pas prononcé un mot lors du discours de son père. Ne pensant pas la moindre chose au risque de se faire une fois de plus redescendre par l’image paternelle. Simple image. Cet homme n’était jamais présent, que ce soit aujourd’hui, ou lors de sa tendre enfance. Mais il n’était pas jour de penser.
Aujourd’hui il allait avoir l’honneur et le plaisir de passer une soirée avec son âme sœur. Avec son calice. A l’odeur délicieuse. Qui lui donnait tant l’eau à la bouche. Une histoire que trop compliquée et destructrice… Quitte à mourir. Autant en profiter à fond que de se mettre les barrières.

Il avait disparus comme toutes les autres figures blanches. Alors qu’il glissait ses mains dans celle de son frère et de son cousin, avant de disparaître grâce au don de son père, de sa mère ou bien du Comte Gabriel. Il s’en moquait. Il remit en place sa veste, et resserra sa ceinture, avant de mettre son masque blanc avec des touches de rouge. D’un carmin brillant.Son kimono était blanc, sur lequel derrière dans son dos, sur l’un des pans était imprimé un tigre blanc. Ce qui était censé représenter sa force. Ses yeux verts luisaient. Il alla voir un instant son amant, pour le prévenir qu’il revenait … De toute manière il l’avait prévenu que les premières minutes il ne pourrait pas être avec lui. Il y avait tant de monde à saluer. Et vanter ce bal … Vanter cette vie.

Bien sûr qu’il avait sentit son regard… Le sien avait était fixe. La figure blanche qui avait était posté derrière le Roi, avait eut un visage impassible et le regard fixe. Puis il avait esquissé un léger sourire à l’adresse de son amant, sans oser poser le regard sur Erik. Cet ami qu’il avait perdu car il n’avait pas eu le courage de se dresser face à son père… Il avait préféré perdre un ami, que sa famille entière, ou même la vie si son père été aussi fou qu’il le pensait.
Mais au bout du compte, il avait perdu un ami, un frère, un père. Pas forcément pour les bonnes raisons. Mais nous savons que ce Russe – car oui, Ketsia est né en Russie – n’est nullement doué pour les relations sociales. Surtout lorsque tout commençait à se compliquer. Et Ketsia n’aime pas être hypocrite et mentir, c’est bien pour cela que la plupart du temps on ne l’appréciait pas. Il n’avait aucun tact dans sa franchise… Pourtant. Il avait été plus qu’hypocrite dans ses actes avec Erik. Il avait été du même avis, et si ce n’était que lui, il continuerai à s’abreuver de sang humain … Il en redécouvrait les joies avec son tout nouveau calice. Pour ne pas dire jouet.

Il l’avait vu. Il ne l’avait pas suivit, mais il ne lui fut pas très compliqué de suivre son odeur …. Il l’a reconnaîtrais entre mille. Silencieusement, il avait marché, traversé le donjon pour emprunter ce couloir qui filait tout droit au tribunal. Il n’était pas réellement entré. Mais dans sa marche il avait retiré son masque. Il ‘lavait observé quelques instants, et lorsque le Norvégien posa son regard sur lui, il dit doucement :

« Il ne voulait pas t’inviter… »

Il parlait de son père. C’était lui qui avait invité son clan. Et Alice.

Il ne broncha pas. Préférant refouler pour une fois sa fierté que de devoir subir ensuite les foudres du Roi. Pour quelque chose que ce dernier avait prédit, et qui pourrait se réaliser, si Ketsia se mettait à provoquer Erik. Il le pourrait. Mais ils savaient tout deux que cela dégénérerait. Mais d’une manière beaucoup plus sérieuse que les petites disputes ou bagarres qu’ils avaient plus avoir dans la neige, ou l’herbe, ou même l’eau, ou dans les escaliers ! Les nombreuses fois où les deux attendaient Ayaka, la mère du Prince, une Antédéluviens aussi, gronder. Ce qu’ils faisaient beaucoup de bazard, et de rire à l’époque … Mais c’était le passé. Il ne fallait pas ressasser le passé.
Ketsia avait sûrement oublié un détail très important à propos d’Erik, qui ne lui été pas revenu. Ce dernier savait lire dans les pensées. Et les pensées de Ketsia allait défilé à ce moment là.

Si le Prince de répondit rien, c’était parce qu’il savait que son confrère avait raison, et ça… Il ne pouvait le formuler à voix haute, et encore moins dans sa tête, parce que son père surveillait que trop bien ses intentions. Depuis … Et ca … Il en s’en souvenait que trop bien. Depuis qu’il avait osé se dresser face à son père, rare étaient ses fois où même après la gifle et les menaces où il ne se calmait pas. Se dresser face à ce monstre, lui tenir tête. Exposer clairement qu’il était contre la condamnation de son ami, aussi. Qu’il était horrible, et monstrueux de faire ça à un tel homme … Lui dire que cette idée de « co-habitation » avec les humains était amplement suffisante. Maintenant, devenir « végétarien ». C’était contre nature. C’était du grand n’importe quoi, de la folie pure. Ketsia eut un imperceptible frisson lorsqu’il se rappela de la horde coups qu’il s’était pris ensuite. Il n’en avait jamais pris autant, de toute sa vie. Et diable. Dix mille ans c’est long. Il avait eut droit à un peu tout, et les poings n’étaient pas suffisants pour faire souffrir un vampire. Il gardait un souvenir sur sa peau d’albâtre, une longue cicatrice sur sa hanche.

Voilà qu’il lui parlait d’Alice. Alice qui s’était dérobé de son territoire… Grâce à lui. Il n’en avait sûrement pas honte. Son territoire ? Mais d’où tenait-il de son territoire ? D’un nouvel affrontement silencieux. Il avait la haine de son père, il le savait, il en transpirait. Ketsia qui avait une énorme faute de débutant niveau stratégie lors de la guerre entre les Andrews et la meute d’Erik, lorsqu’il désirait s’emparer de la Norvège et de d’autres contrées nordiques. Son père l’avait sûrement compris … Ketsia n’était pas idiot. Ketsia était l’un des plus dangereux prédateurs de ce monde de vampire … Il avait atteints un stade de puissance quasiment comparable à celui de son père. Mais il n’avait pas envie de vivre dans l’exil, il ne voulait pas fuir tout ça, tout détruire. Le monde des humains autant que celui des vampires. Mais le territoire que possédait actuellement Erik, il le possédait à cause d’une erreur « accidentelle » de Ketsia … Mais ça il ne le savait pas. Non. Et il ne lui dirait jamais. Parce qu’ila vait jugé qu’on lui avait promis ces terres. Alors qu’elles lui revenaient.

Pas volontairement du moins. Car ces deux pensées n’étaient pas réellement privées ce soir-là. Non. Mais il ne s’en souvenait plus… Il avait perdu l’habitude de cet homme …

Ketsia observait l’homme masqué, en y reconnaissant le moindre trait… Cet homme était beau. Cet homme il l’avait aimé comme son propre frère. Cet homme il l’avait perdu par lâcheté. Et il s’en voulait justement pour ça. Il ne disait rien. Il ne réagit pas vraiment au contact des doigts de l’autre sur sa gorge. Ce fut juste la direction de ses yeux qui bougea, et lorsqu’il le menace, parlant d’Alice… Ses souvenirs lorsqu’il était venu lui rendre visites à Paris, des brides de conversations où elle parlait de dessin, ou bien qu’Erik ne la transformait pas en calice, ou en vampire… Que Ketsia défendait subtilement Erik, en disant qu’il l’aimait trop pour ça, pour lui faire subir ce triste sort. Qu’il (Ketsia) préférait être comme elle, une simple vampire, qu’être éternel. Tout ceci lui revint, et il souffla dans un simple murmure, vide… Il était vide d’émotion, blanc. Mais pourtant si douce.

« Tu sais bien qu’elle fait cela, seulement pour attirer ton attention … Elle t’aime beaucoup trop. »

Ne serait-ce qu’un seul cheveu. Oh. Souvenir… Sûrement d’hier soir, quand il avait pris le temps à la coiffer doucement après avoir dessiner avec elle. Alice était une créature à préserver, qu’il n’osait toucher autrement qu’avec douceur. Et si il l’avait aidé, c’est parce qu’elle l’avait trop supplié, et qu’il ne pouvait en supporter plus. Il avait craqué face à l’un de ses caprices, mais qui ne l’aurait pas fait ? Et puis de toute manière… Le Bal était aujourd’hui. Erik la retrouverait. Elle lui tomberait dans les bras après s’être fait désirée. Et ils repartiront dans les pays enneigés. Et il n’aura plus le plaisir de voir qu’Erik était bien portant.

« Elle doit sûrement en train d’achever sa toilette… Dans ta chambre. »

Il avait installé avant-hier Alice dans l’ancienne chambre d’Erik, qui n’avait pas beaucoup changé, ma foi. Il avait « ta chambre » parce qu’à ses yeux, sûrement qu’Erik faisait toujours partis de ce monde qui n’existait plus. De cette relation si amicale et malicieuse, remplacée par de la haine. Mais Ketsia se fit la réflexion, qu’il préférait sa haine… Que son indifférence.

Ketsia reposa son regard sur Erik. Et ce dernier s’éloignait… Mais. Il n’allait pas l’air bien. Ce fut à ce moment là qu’il arrêta de penser doucement, parce que son ami – paraît-il - affichait… De drôle d’expression. Il ne dit rien. Cela … Lui rappelait autre chose. Et oui. Lorsque justement… Erik s’amusait à répondre à voix hautes aux songes de Ketsia. Ce dernier, à cet instant-là, précisément, ouvrit un peu plus grand les yeux : Illumination suprême. Il venait de se souvenir du détail important. Qu’Erik lisait dans les pensées. Bien qu’apparemment ce ne fut pas très volontaire là.
Les joues… Habituellement si pâle de notre Prince, prirent une légère teinte rosée. Et je peux vous affirmer, que lorsqu’il est dans son état normal – comme maintenant – ce fait est extrêmement rare. Il détourna le regard. Et puis même le corps. Décidé à partir. Le laisser seul. Ne rien dire sur les pensées qu’il venait de lui dévoiler sans le vouloir.

Sa tête, ses pensées du moins, fut comme soudainement close. Bien qu’il n’avait pas à ses doigts de genre de pouvoir, il savait comment rester illisible. Et heureusement. Lorsqu’on vit parmi les vampires, et que nous désirons un minimum d’intimité… Car même à murmurer, parfois l’épaisseur des murs et des étages n’étaient pas suffisante pour l’ouïe et surtout la curiosité de certains vampires… Et parfois … On désirait l’ignorance des humains, pour cette vie. Pour leur ignorance. Ne rien savoir. Ne rien demander. Comment faites vous lorsque vous êtes détendeur d’une chose importante mais que vous ne devriez pas savoir ? Vous y pensez constamment. Résultat ? Les plus télépathes d’entre eux, sont au courant. Et là … On se dit. Et merde.

Il s’apprêtait à remettre son masque alors qu’il était dos à lui. Ses semelles blanches se posaient silencieusement sur les quelques marches pour sortir du tribunal. (…) Brutalement poussé contre le mur. Le masque lui glissa d’entre les doigts et partit dans les airs pour allez s’écraser plus loin dans le sol, dans la pénombre. Il tourna son regard vers Erik. Que voulait-il encore ? Il ne réagissait pas : statue alors ses doigts… Jusqu’à ce qu’il vienne glisser l’une de ses mains dans la chaleur de ses vêtements – oui Ketsia dégageait de la chaleur, peut-être même plus importante que celle des humains L’intruse glacée fut accueillis par un :

« Mais …. Que…. »

Et quelques débattements de la part du brun. Quand même. Mais quand il comprit que ce n’était que pour voir la cicatrice, il se tut ne disant rien. Fine et blanche, plus blanche encore que sa peau pouvait l’être. Elle débutait sur le creux de sa hanche, glissait sur l’os saillant non loin de son bas ventre, et allait se perdre sous le tissu du bas de son kimono : elle allait se perdre à son aine. Le bout de la cicatrice avoisinant une trace de morsure, qui était dissimulé par un croissant de lune noire, tatoué. Mais ces choses là – à moins qu’il se soit amusé à faire descendre bas de kimono, et boxer – étaient dissimulés par les tissus : encore heureux.

Pourquoi il n’avait rien dit ? Ketsia le poussa doucement. Mais fermement. Mais qu’il le lâche qu’il ne le touche plus. Et surtout pour pouvoir refaire descendre sa veste sur son abdomen, cacher cette abomination, la trace de l’amour de son père ! Il releva la tête posa ses yeux verts sur Erik pour laissa son regard dévier sur le côté et répondit sombrement :

« Parce qu’il n’y a rien à dire. … … M’aurais-tu seulement cru, si je l’aurais fait ? A part essayer de me justifier, je ne vois pas ce que j’aurais fait d’autre que m’enfoncer que plus profondément. Et puis ce qui est fait est fait. Tu me déteste. Et cela ne changera pas…. N’est-ce pas ? »

Bien que … Profondément … A l’intérieur de lui … Dans ses pensées à présent secrètes. Il espérait le contraire.

Sujet Clos & Terminé

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