[INTRIGUE] Que le bal commence! [PV Kellian]

Dissimuler la vérité pour mieux te tromper. Porter aux creux des yeux, la folie de la vie. Ce fut comme un goût amer dans la bouche à tenter d’avaler. Ce poison qui dégouline doucement de mon être. Ces quelques goûtes qui dévalent la courbe de mes lèvres et de mon cou. Ce poison, ce secret, ces mensonges rongent tout être. Vampire d’un être. Il te suce la raison, de toute part. Vampire. Vampire. Je te l’ai dis, tu ne m’a cru que lorsque je t’ai montré. Non, je ne suis pas un professeur qui a trop passé son nez dans les étoiles. Non. Je suis un historien, je ne défaille pas. C’est votre monde qui l’ignore. Vous ignorez trop de choses. Et j’aurais préféré les ignorez. Mais es-ce donc ça qui me ronge ? Je t’ai dis la vérité, pour que tu cesses de te bercer d’illusions, que tu cesses de voir en moi l’héros de ta nation. L’héros de tes maladies et de ton cœur, de tes maux, et de ta débauche. Pourquoi voudrais-je tout ça ? Savoir que je te suis important. Je t’ai dis la vérité, je ne suis pas humain, mais pourquoi es-ce que je me sens toujours aussi mal ? Je ne devrais plus être là, depuis des milliers d’années… Et pourtant je le suis encore, je te vois. J’aurais dû mourir il y a trop longtemps. Pourquoi es-tu si désespérément accroché à mon image depuis deux ans ? Pourquoi n’es-tu pas comme les autres ? Pourquoi n’es-tu pas passé à autre chose ? Je croyais que les humains étaient volatiles. Qu’ils passent d’une chose à une autre. Qu’ils se lassent. Qu’ils s’ennuient. Qu’ils bougent, qu’ils changent souvent les choses. Pour un nouvel air. Mais pourquoi nous vous en voudrions ? Votre vie n’est qu’éphémère. Tout voir sans en chercher la réelle valeur. Tout goûter, sans en savourer le goût. Réveillez-vous de votre trompeur.
Je ne sais pas ce que m’a conduit à ceci. T’inviter à ce bal … Je l’ai fais avant même que tu saches… Parce que je savais que tu me voulais moi … J’aurais dû … Te laisser cette liberté de pensée. Mais tu penses trop. Et trop fort. Tu m’en donnes mal à la tête. Mais tu me déstabilise, tu as réussis à écarter sur ton passages les remparts … A l’époque, il me semble que mon hermétisme était beaucoup plus étanche. Tu m’as reconnu sur cette tour, à Tokyo. Tu es venue me parler. Cela fait plaisir. Parler. On ne le fait que si rarement dans mon monde. Nous avons trop peu de chose à nous dires, et trop de temps. Tu m’as fais sourire. Et je t’ai fais rougir.

Depuis voilà une heure. Peut-être presque deux. J’ai sentis ta présence. Ton odeur. Ketsia l’avait sentit aussi … Je ne l’avais pas mis au courant… A moitié dirons-nous. Il savait que j’avais invité un humain, mais pas toi. Et ton odeur il l’avait reconnu. Ce fut le Roi, son père, qui en fut tout étonné. Parce qu’en plus tu n’étais pas calice… Pas encore dirons-nous. De toute manière je ne pourrais pas. Tu habites si loin, et moi, des obligations m’enchaînent ici, je ne pourrais pas venir tous les jours. Et puis même si tu devenais Calice, le mien, un jour. Tu ne seras rien de plus. Sache-le.

Il eut le discours. Il le connaissait par cœur… Alexander répétait toujours les mêmes choses. C’était du bourrage de crâne à force. On prônait la vie des humains, mais pas le jour de l’Hécatombe. Là, c’était la fête dans le Monde. 100 têtes d’humains qui tombent… Dans chaque continent. Ou pays, il ne savait plus. Ce Roi, si rarement présent qui été ici, aux côtés de sa femme … Et de ses calices sûrement. Kellian admirait réellement Ayaka, sa tante. Mais en même temps ils n’étaient pas des âmes sœurs… Sûrement pour ça que tout étaient plus simples… Mais rien n’étaient simple malheureusement.

La brume multicolore les encercla. Ils unirent leurs mains et grâce au Roi, ou bien à la Reine, où le Comte Gabriel, ils disparurent dans une autre pièce du château. Pas très loin. Toujours étonné, surprendre. Oh… Sa n’allait pas finir, de tout le long de cette soirée. Des notes de musiques emplissaient les couloirs alors qu’il mettait son masque blanc, aux touches argentées. Tout comme sa longue veste flottante, et son kimono. Sa ceinture épaisse était aussi argenté. Ses yeux gris métal ressortaient bien.

Il sortit du salon après s’être incliné devant ses supérieurs, puis fila silencieusement. Ses semelles blanches bien que dissimulés par le tissu qui traînait, ne faisait aucune bruit. Il filait Gavriel à son odeur. Ce n’était pas réellement compliqués parmi tout ces vampires. Il s’approcha de lui, passa dans son champ de vision. Et il s’inclina très légèrement, en lui tendant la main. Un doux baisemain, ses doigts qui touchent les siens, ses lèvres qui frôlent sa peau, en mimant un doux baisers ; alors qu’il avait ses yeux plantés dans les siens. Un sourire légèrement en coin, séducteur, amusé, se traça sur sa bouche. Mais il ne lâcha pas sa main bien au contraire, il en profita pour l’attirer à lui. Son autre main se logea sur sa taille, doucement, alors qu’il se penchait légèrement. Son visage dans son cou, alors que ses lèvres frôlèrent sa mâchoire, pour venir déposer un baiser à la lisière du masque. Il tenait toujours sa main, et il souffla :

« Quel est donc ce parfum ? Savez-vous qu’il n’est en rien plus bon que la votre ? »

Il se redressa et embrasse de nouveau sa peau. Mais le bout de ses doigts avant de laisser tranquille cette main. Pour l’observer. Avec un léger sourire en coin.

Et puis au final, autorisons-nous ce que tout le monde fait, autorisons-nous ce petit quelque chose que tu désires tant. Ou alors, juste par plaisir, pour te laisser songer que cette soirée était loin d’être fini, et qu’elle s’achèvera d’une manière grandiose, sur des notes de folie. Faut-il que je pèche à tes lèvres ?

Kellian sourit légèrement plus, et s’approcha un peu. Davantage. Le bouts de ses doigts frôlèrent sa joue. Tout comme ses lèvres frôlèrent les siennes. Il respiraient sa chaire, son sang, son odeur. Et pourtant il n’aurait pas le droit de le goûter. Pas ce soir, non. Il ne l’embrassa pas non. Puisqu’il laissa de nouveaux petits ridicules centimètres séparer ses lèvres des siennes, et il murmura :


« J’ai pris la peine de préciser que vous n’auriez pas besoin de chambre… Je me suis dis que... Vous n’aurez rien contre le fait de partager mes appartements pour une ou deux nuits… Des objections, jeune homme ? »

Spoiler:

Attentif. Il y avait tant de chose à observer, à entendre chez un humain. Des moindres réactions faciales, aux réactions de son corps, de sa peaux : frémissement, frisson … Les lueurs dans les yeux. Les voiles. Les ombres de sourire. Les battements de leurs cœurs. Cette chose que les vampires faisaient sourire encore… Kellian avait son cœur qui battait encore, contrairement à la plupart des vampires présent ici. Kellian était né vampire, il était d’un sang pur. Son cœur battait seulement beaucoup … Beaucoup plus lentement. Les battements d’un cœur humains étaient emplis de surprise : tantôt lent, tantôt accéléré. Mais accéléré d’une manière étranglée par la peur, ou par le stresse. Ou l’effort. Ou bien tant de chose. L’être humain devait être observé. Et le Comte Cain était très observateur. Il avait perçu les moindres réactions de cet humain qui lui faisait face et cela le faisait sourire... Tout simplement. A la remarque au sujet du parfum, Kellian ne répondit rien, en se re-penchant un instant, pour respirer de nouveau l’odeur. Il n’y avait pas fait attention avant … C’était bien dommage… Ou alors le parfum avait été mis plus tôt à ce moment présent. Et il n’en sentait alors pas encore l’arôme de cœur … C’était peut-être pour ça. Par contre. A l’autre réponse, il sourit davantage. Et son regard glissa sur les lèvres de Gavriel. Il n’avait pas souvenir d’un tel sourire. Il avait beau faire appel à ses souvenirs…. Non. C’était bien le cas. Alors il s’en souviendrais de celui-là. Et il n’avait pas raté aussi la nouvelle assurance de son ancien élève. Et ça. Ca lui plaisait. Que de trop. Il ne s’y était pas attendu, mais c’était mieux. Le charme de l’humain était plus visible, et il sourit d’une manière amusée lorsqu’il osa passer son bras autour de sa nuque. Inévitablement, le corps de l’enfant se rapprocha du sien, peut-être même tenta de se coller contre lui. Mais le Professeur d’histoire posa le bout de ses doigts sur son bas ventre. Ses ongles, sur sa chemise rouge, au niveau de son bas-ventre, comme si il désirait le tenir à distance. C’était peut-être le cas, allez savoir. Leurs bassins très légèrement écartés, il n’en bougea pas moins les doigts, gardant son regard planté dans le sien, face à sa question. Il sourit doucement et se décolla de lui, en prenant sa main doucement. C’était déjà la seconde valse, avant que tout se déchaîne. Pas de réponse mais ses gestes parlait non. Le lâchant pas sa main, alors qu’il le guidait, dos à lui. Le bras plié, la main vers l’arrière, au dessus de son épaule, il ne lâchait pas ses doigts, puis lui fit face une fois au cœur des danseurs. Etrangement, ils étaient tous bien synchronisés. Ce qui faisaient la beauté des danses du mont Saint Michel.

Kellian mena cette danse, une main sur sa taille. Il souriait toujours, légèrement.

« Je ne pensais pas que vous seriez venu, tout compte fait … Surtout après ce que je vous avez dit… »

Cette affreuse vérité. Celle qui était tant dissimulée aux yeux des humains …

Et puis la danse fila. Plus vite qu’il le l’aurait pensé, et il le r-entraîna dehors… Dans la cours intérieure qui était moins peuplées, et sans lâcher sa main, il fila même plus loin. Il sortit de l’enceinte de la cours, et ils passèrent sur une petite parcelle, pour s’aventurer dans les Jardins. Où quelques statues de glaces, et quelques jeux de lumières avaient lieu au cœur de la fontaine. Il neigeait doucement. Il lui jeta un coup d’œil. Il faisait plus frais à l’extérieur, normal dirons-nous, mais étrangement bon avec toute cette neige … La musique s’entendait encore. Kellian voyait soudainement beaucoup mieux. Alors il prit tout le loisir pour observer davantage bien que discrètement l’homme qui lui faisait face. Il était sous un saule pleureur aux feuillages glacés. Il retira doucement son masque, en glissant sa main dans ses cheveux, qui soudainement purent tomber en toute liberté sur ses épaules de toute leurs longueurs. Il posa son masque sur un banc, et il s’approcha davantage de Gavriel. Ce fut sans un mot, et pourtant une douceur extrême, peut-être même une lenteur exagéré qu’il lui retire son masque. Il le garda entre ses doigts, mais son regard sembla briller davantage lorsqu’il pu voir son visage dévoilé. Ou bien que ce ne soit que la lumière de l’intérieur qui se reflétait dans les prunelles du vampire … Pourquoi pas.

Mais son autre main, libre, se posa sur sa joue, sur sa mâchoire. Et au diable toutes les règles, toutes les tentations, il frôla ses lèvres un instant. Infime instant. Et réalisa des rêves. Créant des illusions au creux du cœur de notre cher humain. Il scella ses lèvres aux siennes doucement. Un simple baiser, celui qu’offre le Prince Charmant à Aurore pour la faire réveiller. Ni plus, ni moins. Il ne fallait pas espérer plus pour l’instant, de ce homme meurtris. Ses doigts glissèrent sur sa gorge. Alors qu’il ouvrit la bouche, pour glisser le bout de sa langue sur ses lèvres. Et rien d’autre si ce n’est que pour se redresser. Son regard se perdit vers la présence de quelques vampires qui sortaient. Et il glissa sa main sur son épaule, pour la laisser retomber le long de son corps. Faut-il qu’ils aillent encore plus loin, pour être en paix ? Cesser d’être épiez ?

Ils dansaient. Et sans le vouloir ... Kellian avait penché légèrement la tête vers lui, son visage dissimulé. Son regard croisait parfois celui de vampire du Mont. Ou d'inconnus. Dont il devinait plus où moins facilement leurs pensées. Le Comte de France se baladait avec un humain .. Qui portait certes son aura à son poignet, qui portait certes le bracelet de calice... Mais l'humain n'en été pas un. Il savait que certaines penseraient alors, qu'il enfreignait les Lois du Roi. Pas de nourriture ici. Oui mais. Mais quoi ? Futur calice ? Futur, justement. Pas actuel calice. Techniquement... Il n'avait pas le droit. Mais la soirée se passait en France, son royaume. Alors cessons. Et il surveillerait comme il se doit la courbe galbée de la gorge de cet enfant. Il ne pouvait permettre qu'un autre le touche. Il ne pouvait permettre un tel crime, un tel jour. Inviter quelqu'un : c'était de sa responsabilité. Il ne pouvait alors pas laisser d'autres vampires se soustraire à la tentation de son sang. Parce que là, tout lui retomberait dessus lorsqu'on demandera qui l'avait invité. Qu'on jugera alors Kellian responsable de la mort d'un humain. Il contemplerait alors son corps inerte. Et s'en voudrait à vie. A mort. Tout comme sa haine envers lui-même le rongeait lorsqu'il repensait à sa Douce. Cette femme … Tout ceci dans le but de détruire la famille Andrews qu’un peu encore. La déchiré que davantage. Et pour déchirer Kellian … Ils avaient plutôt bien réussi. Mais de quel monde appartenait-il ? Mais qu’était-il en train de faire ? En train de donner la possibilité à cet humain d’entrer dans ce monde horrible ? Un monde, où tous se jugeaient, où tous cherchaient à se détruirent. Un monde qu’il détestait tant. Pour étaler l’horreur de leurs œuvres sous les yeux de tous … Pourquoi faisait-il cela, d’ailleurs ? Pourquoi embarquait-il lentement certes, mais sûrement, Gavriel dans ce monde qu’il fuirait si il en avait la possibilité ?
Kellian fixait toujours ces vampires, l’air quelque peu soudainement froid et irrité. Il les entendaient. Il avait envie de les étriper soudainement. Cette violence dans son corps, soudainement vivant. Lui qui était mort depuis si longtemps. Et la violence de ses émotions le déconcertaient. Mais quels monstres étaient-ils ? … Mais quel monstre était-il, lui ? D’oser montrer le fait que Gavriel lui appartenait… Alors que ce n’était guère le cas. De toute manière… Il ne le pouvait pas. Il habitait loin … Si loin. Trop loin. Dans le même pays que sa tendre enfant … Hana, Hana. Il avait envie de la voir, tout à coup aussi. Il s’adoucit, le regard dans le vague. Ce qu’il regrettait tout ça … Toute cette vie qui l’avait abandonné… Diable, il l’aurait jamais demander à Dieu de vouloir tout ça… Tristesse, quand tu nous tiens à la gorge. Sa femme. Son âme sœur. Son Elena. Sa tendre Elena… ce qu’elle lui manquait. Le regard toujours perdu dans le lointain ténèbre lumineux. On lui avait arraché son cœur et son âme. Et aujourd’hui, étrangement il se sentait bien en présence de ce simple humain … Il se sentait presque aussi bien qu’en présence de sa fille. Ou de Ketsia. C’était merveilleux. Egoïste, oui il l’était. Parce qu’il désirait enchaîné cet homme à lui. Et puis… BAM. Les pensées de Gavriel. Il les pris violemment. Sa tristesse et ce vide déjà présente ne fit que s’amplifier. Il baisa le regard un peu, sans réellement sans rendre compte. Presque honteux, de pouvoir susciter ce genre de pensées tellement… Tellement. Mon dieu.

Kellian étaient ce genre de presque non corrompus. Ce genre de personne tellement bonnes. Même malgré tous les horribles péchés qu’il avait pu faire. Il était une personne sensible aux moindres détails. De la plus infime odeur, à la plus mince particule de sonorité, et tout ce qui s’en suit. Au moindre mimiques du visage, au moindre lueur dans un regard… Observateur. Sensible. On disait parfois qu’il était naïf. Il été loin de l’être, mais parfois un peu de naïveté, d’innocence l’aidait à se relever plus vite. Les paroles – les pensées pardon – de l’humain lui faisait prendre conscience que tout n’était pas si simple. Que tout ce ne résumait pas à lui, et ses propres envies. Qu’il n’était pas seul, et que s’il voulait réaliser ses désirs, il ne le ferrait pas de force. Il pouvait … Le convaincre. Le manipuler… Ou lui demander tout simplement.

Ce fut le contact de la main de Gavriel qui le réveilla. Le refaisant émerger, revenir sur cette Terre maudite. Son regard se posa directement sur lui, des lueurs bien trop tristes dans ses yeux. Mais un sourire tendre se glissa sur ses lèvres. Tendresse qui s’infusa dans ses prunelles aussi. Son attention attirée de nouveau pas l’humain. Il inclina légèrement la tête. Et il glissa sa propre main sur cette de Gavriel, pour accentuer le contact chaud contre sa joue fraîche. Amenant à lui, sans réellement le vouloir dans ce mouvement, un nouvelle vague de l’odeur si tentatrice de son ancien élève. Alors que leurs doigts épousaient si bien la forme de sa joue, il entraîna sa main, glissant vers ses lèvres. Il embrassa le creux de sa paume. Il embrassait sa main. Alors qu’il glissait comme il se doit sa main contre la sienne, continuant de la guider doucement. Geste lent, mais doux. Tendre. Délicat.

« Je n’arrive pas à concevoir…. Ou comprendre le fait… Que vous puissiez penser cela de moi … Ai-je donc l’air si attacher aux regards des autres ? … Et je ne sais pourtant me vexer par de tels songes venant de votre égard… »

Juste… Un fond de tristesse. En réalité, ce n’était pas réellement un reproche ; juste une constatation.
Il embrassant le bout des doigts de sa main. En prenant parfois l’un entre ses lèvres. Pour les embrasser, y glisser le bout de sa langue, d’une façon peut-être trop sensuelle, aguicheuse, alors que ses yeux étaient quasiment plantés dans ses siens. Pour fermé la bouche, et mordiller doucement l’un de ses doigts, le titiller du bout de sa langue. Et puis lui faire un doux baise main, avant de le attirer contre lui. Tout contre.

« Je suis désolé ».

Gavriel aurait été en cours avec lui. Ou son infant, Kellian aurait parlé. Il aurait expliqué. Il ne faut pas être désolé, jamais. Pour lui, à ses yeux, s’excuser, c’est une preuve de faiblesse : qu’on ne se rend pas alors responsable des paroles ou d’actes accomplis. C’était se dérober à sa responsabilité, de filer en douce. Mais le vampire ne disait rien, se contentant de continuer de joueur avec ses hormones, ses yeux métalliques plantés dans les siens.

Mais cette main qui ne lui appartenait pas, lui échappa doucement pour venir se poser sur sa nuque. Il sourit : un sourire légèrement en coin, un tantinet narquois alors qu’il sentit le corps de l’homme se coller un peu plus contre lui, alors qu’il se redressait. Kellian s’inclina légèrement pour recevoir ses lèvres sur les siennes. Il sentait le souffle de Gavriel, autant à l’odeur qu’à sa douce caresse sur ses morceaux de chairs rosés. Il entrouvrit lui aussi la bouche pour recevoir ce baiser avec une certaine envie extatique.

Il approfondissait ce baiser doucement. Alors que des rubans d’envie venaient tournoyer autour de son corps. Pour petit à petit le renfermer doucement : le prendre otage d’une sensation nouvelle depuis prêt d’un demi-siècle. Il avait oublié à tel point combien cette émotion pouvait être particulièrement grisante. Celle de désirer un être. Alors qu’il savait pertinemment qu’il pouvait tout obtenir, là, tout de suite, de la part de cet homme. Peut-être pas tout de suite… Mais qu’il l’obtiendrait.

Kellian posa doucement ses mains sur ses hanches, les remontant doucement sur ses flancs pour ensuite les laisser glisser doucement dans son tour : il enlaçait sa taille comme tout homme l’aurait fait avec à femme. Il enlaçait sa taille comme il avait tant de fois pu le faire avec sa tendre et aimante Elena.
Il le serrait contre lui pour sentir sa chaleur et son corps. Peut-être même les battements de son cœur avec un peu de concentration. Mais à ce moment-là il n’était que concentré, obnubilé par ce qu’il se passait plus haut. Par ce baiser, Gavriel déversait en lui le torrent du Chaos. Un Chaos nouveau déferlait dans les veines du vampire, sans qu’il ne sache comment et encore moins pourquoi il réagissait comme ça. Extérieurement : il restait tout aussi calme et posé, et tendre que jusqu’alors. Juste un peu plus passionné et enivré d’envie.
A l’intérieur ce fut comme un déchirement : cette cloison qui enfermait son cœur venait d’être totalement brisée : ou presque.

Hélas, il ne lui offrirait pas plus ce jour-là.
Simplement des enlacements, des petites caresses peut-être, quelques mots tendres. Il lui offrait son lit et sa présence : c’était bien assez non ?

Mais peut-être que plus tard, la tentation du corps de Gavriel serait trop forte, lorsque le moment viendra de se coucher. Et que l’envie de dormir sera totalement dissipée par la vue d’un tel corps.

Néanmoins, ce baiser fut suivit par d’autres. Jusqu’à ce que Kellian brise ce petit moment. Pour aller chercher des boisons. Alcoolisée bien entendu. De quoi pimenter cette soirée un peu plus.
Il partait avec lui, main dans la main, tenant chacun un verre, s’enfonçant un peu plus dans le Parc extérieur, comme pour lui faire visiter. En réalité il l’emmenait sûrement vers la roseraie.

De sa main, il irradiait une certaine réelle chaleur pour que Gavriel n’attrape pas froid.
Si ce n’était pas attentionné ça…

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