Un dimanche... [PV Kazumi]

Mamzelle Fantôme ||Black Death Messages : 245 Age : 32

Respire. Avale quelques goulées de cet air frais et pur ; tes poumons se remplissent et se vident et tu ne sens rien d’autre que les bienfaits de l’oxygène pur dans les alvéoles pulmonaires et dans tes veines. Ici, la nature te laisse oublier la pollution de derrière les hauts murs du jardin, l’odeur de l’asphalte humide des pluies d’automne.

Kyoto était belle, Kyoto sentait bon. Kyoto était naturelle et Kazumi aimait cette ville forte, perdue entre quelques vallées dans un coin du Japon où régnait encore l’ancestrale ; il aimait se promener, contempler et se perdre parmi la nature que les hommes d’ici tentait de préserver. Oh, bien sûr, Kazu ne les aimait pas plus que les habitants de Tokyo ou ceux d’Osaka mais quand même, les vampires semblaient faire moins de morts dans la région.
Le jour s’était levé et avec lui les nuages du mauvais temps, depuis longtemps déjà. La journée avait passé, lente et monotone alors que l’homme d’affaire – c’est ainsi qu’il se fondait dans la masse humaine – jeune et à l’allure rebelle avait mené ses obligations et ses subordonnés d’une poigne de fer ; intransigeant, la moindre erreur était sanctionné : il ne fallait pas permettre à des crétins nombrilistes de faire baisser le prestige – et par la même occasions, les actions – de l’entreprise.
Le soleil avait poursuivi sa course et au jour avait fini par succéder la nuit ; alors, seulement, il avait délaissé les bureaux humains et avait quitter le centre-ville pour un peu plus de calme et de tranquillité. Il avait emprunté le Chemin des Philosophes et naturellement, ses pas l’avaient mené au temple et son somptueux jardin.
Perdu dans un tourbillon de pensées qui ne lui appartenaient pas, un léger sourire amusé étirait ses lèvres alors qu’il entendait quelques-uns de ses employés penser un peu trop à lui de manière négative ; mais le chef des vampires de clan Akai Yume n’était pas « Homme » a ce préoccuper des ouï-dire à son sujet.
Il aurait pourtant aimer que le brouillard confus dans sa tête se dissipe et lui laisse un peu de paix et une sérénité totale. Mais il ne lui semblait pas que cela soit possible.

Depuis qu’il était là, et même bien avant, il avait ressenti la présence du jeune vampire dans le jardin et c’était tout naturellement qu’il s’était dirigé vers lui, d’une démarche lente, très lente ; une arrière-pensée fugace lui traversa l’esprit alors qu’un sourire glaciale étirait ses lèvres et qu’il passait sa langue sur celles-ci. Un léger murmure emporté par le vent, message éphémère pour une compagne qui lui semblait lointaine… Il aurait voulu pouvoir glisser ses doigts dans sa fourrure couleur de miel, aux taches sombres et douces comme les nuits sans lune… Sa compagne de toujours aux yeux brillant et aux crocs longs… Mais elle était absente, partie chasser dans d’autres contrées pour remplir son estomac.
Ainsi, lorsqu’il arriva en vue du beau blond, se montra-t-il seul, son ouïe fine et ses autres sens surdéveloppés lui permettant cependant de se rendre compte de la présence du chaton contre le membre de son clan. Enfin se montrer était un bien grand mot car, silencieux comme une ombre, sa présence effacée par goût du jeu – ou peut-être par habitude, qu’en sais-je ? – il suivait Kei, son sourire ne le quittant pas, se rapprochant rapidement de sa « proie » du jour. Oh, bien sûr il ne lui ferait rien. Rien d’autre qu’une petite peur.
Ainsi se pencha-t-il à son oreille, susurrant suavement.

« Diable, comment peux-tu rêvasser ainsi alors que la nuit a déjà entamé sa course nocturne ? Profite donc du paysage et de ce si somptueux jardin ! Kei… »

Et il avait prononcé son nom de cette manière si sensuelle qui n’appartenait qu’à lui. Le maître des Akai Yume était joueur mais les jeux des Hommes ne l’intéressait plus, la journée dans la peau de l’un d’entre eux s’était déjà achevée, il n’en voulait plus. Il était redevenu lui-même et il n’avait qu’une envie alors : s’amuser et taquiner le membre de son clan. Quant au jeu en question, il ne fallait être ni d’Eve ni d’Adam pour savoir auquel il pensait…