Requiem For A Dream
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Enfers & Damnation
Une nouvelle intrigue : Une maladie, un virus, bien étrange ravage la communautés des vampires.
Fièvre, Hallucinations, Vomissements, Coma, Soif de Sang, Sautes d'Humeurs, ... sont au Rendez-vous.

Nous avons une surpopulation de vampires ~ Tentez de favoriser les humains, ou bien la Damnés Ahmès & Akai Yume
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 Douce Hallucination .... { Cassandre.

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Kellian C. Andrews
|| Admin ... Wanna dead DUC CAIN
Kellian C. Andrews


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MessageSujet: Douce Hallucination .... { Cassandre.   Douce Hallucination .... { Cassandre. Icon_minitimeMar 6 Avr - 21:01


Sujet Privé Avec Cassandre
...........................................La Douce Hallucination Divine.




Les Cryptes. Quel étrange lieu pour se sentir enfin apaisé. Pour sentir ses démons se calmer et s’endormir petit à petit… Des démons noyés par le mal être et la tristesse. Une déchirure de l’âme tellement palpable que l’on en devenait médusé. Cette aura de tristesse et de passion authentique qui flottait dans cet endroit humide et pourtant si froid et sec à la fois.
Les pieds nus de l’homme se posait sur le sol humide. Tantôt sur la pierre glissante, tantôt dans la poussière, puis enfin finir dans des flots agités d’eau de mer. Seul le fracas des vagues sur les parois brisait ce silence lugubre.
Le vent s’engouffrait dans les cryptes du château du Mont Saint-Michel. Soulevant le fin tissu dont était vêtit l’homme à la peau si diaphane. L’air glacé, l’eau gelée et cette ambiance si effrayante n’avait pas l’air de le toucher pour le moins du monde. Et pour dire. Ce vampire au charme de glace ne semblait plus rien éprouver si ce n’était que cette douleur qu’il avait su apprivoiser au fil du temps.

Seul cette douleur déchirante qui habitait sa poitrine béante et vide, sanguinolente l’habitait. Ainsi que ces milliards de souvenirs extraordinaires et si exquis, mais qui pourtant…. Aujourd’hui ne se résumaient qu’à des coups lacérant dans son cœur. Dans son corps. Dans son être entier qui ne possédait plus d’âme. Un âme qu’il avait tant damnée pendant des siècles qui s’étaient enchaînés comme les coups sur les esclaves. Ces heures, et ces minutes le détruisaient à feu doux.

Un fin sourire triste se glissa sur les lèvres rosées du vampire. Il se souvenait encore lorsque ce lieu était plus que la tombe de sa femme. Lorsque ce lieu, était… Embaumé d’une délicieuse odeur de verveine et de menthe. L’odeur des bougies qui embaumaient les souterrains. Il se souvenait de son rire cristallin qui se répercutait en écho alors que sa longue robe, et ses longs cheveux volaient derrière elle, face à la vitesse de ses déplacements. Elle riait, elle courait, elle sautait. Elle se déplaçait de cette grâce naturelle, et sa rapidité époustouflante. C’était comme si elle laissait des traînées d’une beauté éclatante et qui illuminait les lieux derrière elle... D’une fraîcheur et d’une bonne humeur incroyable. C’était sa femme. Son âme sœur qui habitait ses lieux. Il sentait sa présence. Il sentait son odeur, et entendait son rire. C’était sa femme, son âme sœur. Son amour, et la mère de son enfant. Elle avait été une morceau de lui. Et quel morceau ! Mais tout s’était brisé et écoulé autour de lui depuis sa mort ! Et cette pensée le fit siffler de colère et de haine. Sa mère… De sa faute. Encore et toujours ! Il se rappelait de l’odeur de son sang qui glissait de son corps qu’il avait tant aimé caresser et embrasser… Cette femme … Qui n’avait était le centre de son univers, le soleil de ses journées. Son âme sœur. Cette personne qui lui était destinée ! MORTE ! Sous ses yeux ! Tuée, torturée. Sous ses yeux… Et il ne pouvait rien faire. Il n’avait rien fait !

Il se torturait. Il s’en voulait tellement. Ses pensées là, firent éclore en lui des émotions violentes qui emplirent les cryptes de sentiments contraire. L’amour et la haine. La douceur et la douleur. La peur et le courage. Tout ça se mêlaient.

Le vampire qui n’était vêtu qu’un d’un fin kimono légèrement transparent et long, s’arrêta devant la tombe de sa femme. Elena Andrews. Comtesse du Royaume. Fiancée du Comte Cain. Il sourit faiblement … Et s’accroupit face à la tombe de sa femme. Les larmes glissaient sur ses joues silencieusement. La belle anti-thèse de son sourire amoureux.

« Tu me manques tellement, Elena… »

Il inspira une grande bouffée d’air, alors qu’il ferma les yeux en essayant de ravaler ses larmes… Mais c’était tellement plus fort que ça … C’était comme un raz-de-marée qui osait envie se donner le plaisir malsain de détruire tout à son passage. Ses éclats de diamant, tristesse à l’état pur venaient caresser ses joues pour se perdre sur les roches du sol. Une boule lui entravait la gorge. Des poignards lui lacérait le ventre. Il murmura, la voix tremblante… :

« Je n’en peux plus. Je n’ai plus le courage…. »

Un gémissement guttural et animal, tellement emplie de souffrance s’échappa d’entre ses lèvres. Il n’était plus question de retenir ses larmes à présent. Il ne tentait même plus de les retenir, laissant sa vision trouble se glisser sur les alentours. Sa voix, douce et suave, formulèrent un ordre tendre.

« Méandres…. Viens ici. Je sais que tu es là ».

Il n’avait même pas remarqué que le tissu blanc qui le recouvrait s’était alors teinté de rouge. Son nectar vermeil glissait sur sa peau pâle, sans qu’il n’en sente l’odeur ou même l’odeur exquise. Des blessures du passé qui s’ouvraient comme par enchantement. Mais ce vampire était faible. Il ne se nourrissait que d’animaux. Et si peu. Il ne pourrait pas tenir longtemps à cette allure. Son kimono était auréolé d’éclat rouge. L’odeur de son sang embaumait désormais les cryptes. La marrée montait doucement. Les vagues fracassaient les roches de façon si violente.

Kellian sourit. Cain, ce vampire souriait doucement. Lorsqu’il fit enfin, son magnifique serpent long de deux mètres vingt se dresser dans la pénombre. Ce corps musclé recouvert d’écailles noires, réticulé. Bientôt la coiffe de ce serpent croisé, s’ouvrit. Sa coiffe bien plus grande que celle d’un cobra habituel. Un sifflement suave se fit entendre. Kellian sourit un peu plus.

« Mon Ange…. Approche. J’ai besoin de toi. »

Il sembla alors que le serpent hésitait. Qu’il ne désirait pas répondre aux ordres implicites de sa moitié qu’il avait toujours suivit, depuis des centaines d’années. Toujours obéir. Ce n’était, hélas, pas le moment de se rebeller. Un rictus mauvais tordit le visage du vampire, lorsqu’il fit le serpent claquer sa mâchoire violement en sifflant méchamment. Il ria doucement. La folie tout simplement. Il pencha la tête vers les inscriptions sur la tombe de sa femme. Qu’il effleura doucement du bout des doigts. Ses larmes lui brûlaient les yeux. Il y avait une flaque de sang autour de son corps, qui glissait sur le sol, et finir d’être balayer par l’eau qui avait drôlement monté. Quelle adore idée d’y aller, lorsque la Marée montait.

Il eût un hoquet de douleur, et prononça, sa voix transpercer par la douleur, et la supplication :

« Je t’en prie, Méandres. Aide-moi … »

Le serpent se remit à siffler lentement. Et finalement il s’approcha de son maître. Il se glissa autour de son corps lentement, chose qui fit frémir le vampire. Il eût un petit rire nerveux. Qu’il était lâche. Qu’il était horrible. Abandonner sa famille … Sa fille. Mon Dieu sa fille.
Il échappa un petit cri à cette idée, alors que les crocs de Méandres s’enfoncèrent dans sa chair. Répandant dans son sang un venin hallucinogène et analgésique. Plus de douleur … Plus rien.

Sa fille…. Hana. Sa tendre enfant. Sa Princesse. Il fut secoué d’un nouveau sanglot silencieux, sans savoir quoi faire. Pourquoi n’y avait-il pas pensé à la raison de sa vie, la seule de femme de vie, avant toute ces conneries ? Il ne pouvait pas l’abandonner… Certes… Il y avait Ketsia… Mais il savait pertinemment que ce dernier n’était qu’une bombe à retardement avant de se retourner, se rebeller contre son Père. Le roi.

Il se laissa aller sur le dos, et ferma les yeux. Les minutes s’écoulèrent. Vider de ses forces, il rêvaient déjà de douceur dans les bras de sa femme. Lorsque son oreille fut attirée par un petit bruit. Il ouvrit les yeux. Et eût une vision sublime.

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Cassandre Kiesl Andrews

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MessageSujet: Re: Douce Hallucination .... { Cassandre.   Douce Hallucination .... { Cassandre. Icon_minitimeVen 28 Mai - 2:58


The fog hissed away like a movie
And serpents go home for the night...

Toutes les visions sublimes ne sont pas ce qu’elles prétendent être. Certaines offrent un rêve, un désir, un espoir alors que l’on est au bord du gouffre. D’autres ne sont que le reflet de ce qu’on aurait pu obtenir mais qui finit par s’effacer comme le simple balayement d’une main sur une surface poussiéreuse, chaque particule s’envolant pour disparaître. Une vie peut très bien être parsemée d’embûches pour atteindre un résultat exaltant ou tout simplement faire jouir son possesseur de petits plaisirs de la vie sans pour autant atteindre la perfection… Hélas, ce n’était pas tous les vampires qui avait droit à des destins aussi simples ou bien qui vivaient leur vie sans problèmes. Cassandre faisait partie de la première catégorie sans le savoir, cherchant encore et toujours à aller plus loin, n’en faisant qu’à sa tête dans l’espoir de trouver la véritable perfection. Seulement, si éveillé sa vie était une véritable montagne russe, son sommeil l’était tout au plus, sa vie la pourchassant sans cesse. Même dans les bras de Morphée. Un long sommeil sans repos. Un étrange type de léthargie sans fin qui nous enchaine à un coma artificiel dans lequel l’esprit ne peut s’échapper tant que le rêve n’est pas terminé, mais une fois réveiller il nous semble que notre corps pèse deux fois plus lourd qu’auparavant. Rien de bien reposant malheureusement.

Une jeune femme s’élançait gaiement à travers les arbres d’une grande forêt, ses longs cheveux bruns dansants sur ses épaules, une robe blanche et légère dévoilant une peau pâle digne des vampires purs. La silhouette se tournant lentement vers Cassandre qui, immobile comme une statue, était pétrifié. Un sourire mystérieux, ni heureux ni triste, étrange, des yeux noirs comme la nuit elle-même. Une similarité entre leurs deux visages frappante, identiques. Impossible de déterminer qui était qui, du moins lorsque l’androgyne prenait une apparence d’autant plus féminine que sa sœur jumelle. Des mots imperceptibles se formèrent sur les lèvres rosées de la disparue, qui l’invitait à la rejoindre, hélas le vampire ne pouvait bouger d’un pas, figé comme Excalibur dans la roche. Un mouvement de main, un signe plus insistant pour qu’on la suive, les traits de la jeune femme devinrent plus inquiétants, comme si une certaine frayeur se lisait sur son visage tandis qu’elle continuait de s’éloigner dans la forêt, seule. L’envie de la suivre était irrésistible, l’inquiétude était à son apogée, mais rien ne semblait brisé l’étrange lien qui le retenait cloué au sol. Autre tentative. « Laïka ! » Aucune réponse, le prénom siffler comme un maigre vent s’évaporant dans l’écho d’une montagne. Soudainement, sa sœur jumelle s’immobilisa, lui tournant le dos pour lui lancer un dernier regard par dessus son épaule, les mots « je suis désolée » se lisant sur ses lèvres. Une lumière blanche étincelante l’aveugla un long moment, un flash-back lui offrant un mal de tête insoutenable. Changement de paysage, d’endroit, tout semblait aller plus rapidement. Un tourbillon l’aspira jusqu’au château de leurs parents, une dispute avec ceux-ci, des mots répétés tant de fois. Où était Laïka ? Un sujet de discussion intarissable. Cassandre, à la manière d’un fantôme, se surprit à survoler encore une fois la forêt jusqu’à une clairière, cherchant sa sœur des yeux. Elle était là, étendue dans l’herbe verte, encore plus pâle que la mort, ses yeux noirs vides de toutes expressions, de lueurs. Ce fut un retour en arrière, il revoyait cette scène en boucle dans sa tête, même si pourtant… il n’avait jamais retrouvé sa sœur. Il ferma les yeux une dernière fois…

Noirceur. Néant. Retour à la réalité.

Les paupières lourdes, Aloïs se redressa dans le grand lit vide, l’obscurité de la nuit ayant pris possession de la pièce qu’on lui avait attribuée au cours de ces derniers mois au Mont St-Michel. L’Autriche lui manquait, il ne pouvait pas le nier, même si tout avait changé depuis bien des années. La disparition mystérieuse de sa jumelle avait fait un scandale, mais au fond, Cassandre n’avait jamais réellement cherché à la retrouver. Il n’avait jamais été des jumeaux très près l’un de l’autre, le fait qu’elle soit partie ne le dérangeait pas énormément. Elle avait tout simplement saisit l’opportunité de disparaître et de changer de vie… mais comment ? Ce qui l’embêtait, c’est qu’elle soit partie sans rien dire, sans prévenir. Par la suite, il se retrouvait seul avec leurs parents inconsolables, enfant unique d’une lignée importante de ce pays. Triste sort pour l’enfant d’un Marquis d’Autriche. Sort qui avait heureusement bien tourné par la suite, malgré les embuches lorsqu’on lui avait annoncé son alliance avec le prince Aliséa, prenant compte du fait que Cassandre avait la possibilité de changer de sexe à volonté… Son père devait s’être dit que, puisque Laïka n’était plus disponible, Aloïs ferait l’affaire pour un titre plus important. Comment refuser une telle opportunité de s’éloigner un peu et de découvrir de nouvelles choses ? Ketsia était, d’autant plus, une personne qu’il avait rencontrée depuis un moment et l’amitié s’était développée par chance. Ils ne s’aimaient pas, ils ne faisaient que jouer la comédie. Ils étaient de bons acteurs, mais rien de plus. Des amis ? En effet. Des amants ? Peut-être, peut-être pas. Mais pas amoureux. Cassandre n’avait aucun mal à berner les autres en jouant à ce petit jeu avec Ketsia, cela faisait partie du « contrat » en quelque sorte. Il pouvait jouer à la fiancée parfaite le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que tout soit réglé, avait-il dit. Du moins c’est ce qu’il avait cru pouvoir faire. Cela avait basculé le jour où le regard du cousin de son altesse avait croisé le sien. Ô, cruel destin d’avoir décider d’entrelacer les leurs ensembles à cet instant. Le cœur du vampire –s’il est possible de le dire ainsi- avait défaillit involontairement et ses sens s’étaient enflammés d’un coup… Catastrophe. Le long séjour au Mont ne serait pas aussi facile à vivre que prévu, tout compte fait.

Une nuit de plus venait de chasser le soleil au Mont St-Michel, une nuit qui se montra assez courte pour Aloïs qui refaisait sans cesse le même rêve depuis quelque temps. Une nuit qui portait à la réflexion, encore une fois, et qui le laisserait perplexe, comme toujours… Un long soupir quitta la gorge du vampire aux yeux d’acier qui enfila une grande chemise blanche avec un pantalon étroit. L’ampleur de son haut ne pouvait dévoiler une quelconque poitrine, donc il n’y avait pas de risque que les gens d’ici découvre son « secret », heureusement pour lui car il ne comptait pas rester enfermer dans sa chambre alors qu’il n’arrivait plus à dormir. L’air froid dans le château lui faisait le plus grand bien, lui fournissant la chair de poule de la tête aux pieds. Sans le vouloir, ses pas le guidèrent jusqu’au coin reculer des cryptes. C’était un endroit qu’il n’avait jamais réellement apprécié, mais lorsque la solitude était au rendez-vous, c’était l’emplacement parfait pour se vider l’esprit et laisser la marée emporter ses mauvaises pensées. Une habitude. Telle une silhouette invisible, il se fraya un chemin sans faire le moindre bruit pouvant dévoiler sa présence, marchant d’un pas lent et fragile sur le sol froid… Une étrange odeur de sang finissant par emplir ses narines. Ce n’était, décidemment, pas le sang d’un humain, il y avait… quelque chose de riche, dans celui-ci. Un sang pas comme les autres. Un vampire ? Possible. Mais qui ? Pressant à peine le pas, il sentit une certaine palpitation dans son corps entier, comme si celui-ci était soudainement aspiré vers un point inconnu. Comme s’il se sentait obligé d’aller dans cette direction, découvrir ce qui s’y passait. Sur ses gardes, l’androgyne augmenta la cadence, histoire d’en avoir le cœur net avant de figé en découvrant la réponse à ses interrogations. Cassandre se tenait là, à moins de cinq mètres de ce spectacle troublant que lui offrait son précepteur. Pourquoi était-il étendu par terre, le dos contre le sol froid et dur de cet endroit sombre ?

Une présence qui lui fit l’effet d’un coup de marteau directement sur le cœur, le faisant battre beaucoup plus rapidement que nécessaire. Ses réflexions s’estompèrent alors que l’androgyne s’avança encore plus profondément dans les cryptes, ses pieds nus effleurant les dalles glacées recouvrant le sol, sentant ses sens prendre une tournure inattendue. Il ressemblait à un ange descendu du ciel… Plus la distance diminuait entre eux, plus il avait l’impression que son cœur s’emballait, que sa tête lui tournait. Attiré comme un aimant malgré la gravité de la situation, et ce non pas à cause du sang. C’était bien plus que cela. C’était physique, psychologique. Au delà du désir charnel, c’était… inexplicable. Effrayant.

- … Comte Cain…?

Ses pieds entrèrent en contact avec l’eau glacée de la marée montant peu à peu, graduellement comme un sablier renversé. Sa voix avait répercuté dans les cryptes comme un doux couperet, tranchant le silence finement, aucunement désagréable mais de ce timbre saisissant, hypnotique alors que les billes d’acier se vrillèrent de nouveau sur le corps du comte. Il put apercevoir Méandres, le serpent de celui-ci, relâcher le corps inerte du vampire pour s’éloigner lentement… trop lentement. D’abord d’un pas lent, puis plus rapidement, le vampire s’approcha de son mentor, se laissant tomber à genoux à côté de lui avec légèreté, ses longs cheveux bruns basculant vers l’avant. Avec méfiance et habileté, du bout de ses doigts il repoussa les cheveux noirs plaqués sur le front avant de glisser ses mains sur ses épaules. L’odeur du sang était très forte, preuve qu’il en avait perdu plus qu’il ne le pensait. Penchant la tête sur le côté pour constater l’ampleur des dégâts, les mots se coupèrent dans sa gorge en apercevant les trous qu’avait laissé la morsure du serpent venimeux sur la peau pâle du vampire. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris, bon sang !? Pourquoi il y avait-il, par la même occasion, autant de sang qui s’échappait de lui…?

Ses dents se serrèrent dans sa bouche pâle et attirante, une lueur d’irritation se lisant dans ses yeux d’acier tandis que ses doigts se refermèrent sur le tissu du kimono, l’entrouvrant pour évaluer la gravité de la blessure dont le sang en jaillissait plus que nécessaire. Un silence de surprise s’installa dans sa bouche, ses sourcils froncés sur son visage certifiaient son désarroi. Sans compter que l’eau de la marée montait à vue d’œil, et s’il ne faisait rien… et bien il allait terminer sous l’eau. Le temps s’effilait rapidement entre leurs doigts. Il fallait agir. Il devait le bouger de là, et bientôt ! Il pouvait sentir la faiblesse circuler dans le corps du vampire qui faisait battre son cœur un peu trop énergétiquement… Un grondement d’inquiétude et d’impatience quitta joliment ses lèvres alors qu’il secoua légèrement son précepteur, sa tête au dessus de la sienne, sans le quitter des yeux.

- Kellian, répondez-moi !

The nightfall, my skin crawl kind of evening
And how the wind she blows...


{ 1 816 mots. ♥
Je ferai mieux la prochaine fois. éAè}


Dernière édition par Cassandre Kiesl Andrews le Sam 28 Aoû - 2:52, édité 1 fois
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Kellian C. Andrews
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MessageSujet: Re: Douce Hallucination .... { Cassandre.   Douce Hallucination .... { Cassandre. Icon_minitimeLun 5 Juil - 10:14

[ Pardon, c'est touuuut petit & tout moche é-è .... J'me rattraperais, promis =D ]


Douce mélodie : l’ode d’un ange venait se glisser à ses oreilles d’une lenteur extatique. Un appel de l’au-delà ? Ou bien était-ce le murmure lancinant de ses hallucinations ? Nul doute ne pouvait y avoir, avant qu’il s’abandonne au crochet incandescent de sa moitié. Il sentait le venin couler dans ses rivières pourpres que trop asséchées. Dans un effort inimaginable, qu’il ne se serait pas cru capable, il souleva les voiles de ses opalescences. La fatigue et la lassitude peignait son visage. Lorsque ses pupilles métalliques trouvèrent cet illusion de son esprit, il retint son souffle délicat. Il voyait là une Muse égoïste qui gardait en son saint toute cette fraîcheur et beauté. Charme inquiet. Cassandre, cet Ange inespéré fut alors transformé par le venin de son Serpent. Ses cheveux si sombre prirent une couleur plus pâle et vivante. Un blond doré, qui épousait amoureusement les courbes de son visage. Son air de détresse laissait place à un regard infiniment tendre, bien qu’il fut accompagné de lèvres pincées : preuve qu’elle n’était pas fière d’une bêtise.

Cette chère fiancée du Prince d’Europe, de Muse était passé à Ange éteint. Il voyait à présent sa merveilleuse femme. Acte déplorable, enchaîné à la tristesse qui le dévorait, mêlé à sa détresse ; qui avait été fait pour savourer cet instant. Toutes ses prières envers son Dieu, pour l’accepter aux cieux. Il voulait retrouver la douceur des bras de son Elena. Elle avait disparu. Mais son amour à son égard ne l’était malheureusement guère. Un vampire qui perd son âme sœur, n’en survit généralement pas. Après avoir tenté de s’arracher le cœur, ce fut sa fille, de ses lippes extraordinaires qui soigna ses plaies les plus profondes. La voir grandir, sourire était pour lui le plus merveilleux cadeau qu’on puisse lui faire. C’était sa première merveille du monde.

A ces songes, il eût un petit hoquet de peur, alors que ses diamants dévalèrent de nouveau son visage fin. Il murmura lentement :


« Hana … Ne… Ne m’en veux… P-pas. »

Il parlait à Cassandre. Ou du moins à l’étrange hallucination qu’il avait. Il prit une bouffée d’air qui lui dévora les poumons. Il avait les yeux à demi-ouvert, à demi-fermé lorsqu’il sentit le venin s’immiscer au plus profond de son être. Ce poison lui brûlait le corps, alors que paradoxalement il ne sentait plus aucune douleur. Juste une plénitude qui n’avait pas lieu d’être. Une peur dissipée. Un sourie se glissa lentement sur ses lippes : magnifique ornement dans un moment pareil.
Il tendit doucement la main vers la personne qui le surplombait alors qu’il murmura doucement :


« Ne me laisse pas. »

Sa main s’accrocha doucement à ce bras qui ne lui appartenait pas. Serrant entre ses doigts le fin tissu pâle et large qu’était vêtu l’androgyne. Il sentait ses mains sur son corps, alors il releva cette même capricieuse et épousa la joue du jeune homme. Tendresse qui prenait son envol pour effleurer sa peau lentement.

Dans un élan de lucidité, ce fut ce vrai visage inquiet qu’il vit. La surprise le prit alors, bien qu’elle ne fusse que d’un court instant. Le moment d’après il avait sombré dans une inconscience léthargique. Alors qu’au dernier moment, le prénom du vampire avait franchit ses lèvres :


« Cassandre…. »

Lui, ce mentor si frigide et sévère. Intransitif, et qui avait le don de sourire gentiment lorsqu’une chose lui convenait. Sa douceur et sa gentillesse détonnait face à son envie de perfectionnisme et d’autorité. Il était une figure importante dans le jeu de la famille Andrews. Sûrement pas autant que le Roi et le Prince, certes. Il était le vaillant cavalier. Celui qui précède la gente Dame. Il avait reconnu son élève. Comme si cette dame de bonne famille n’avait pas appris les mille et unes manières de se comporter dans la cour. Les danses, le langage, la tenue, le port altier, le maintien et l’éloquence. Les sports, la couture, ou encore les arts, et les instruments. Lui apprendre des choses sur la famille Andrews, et pas trop non plus.
Il y avait derrière eux, des heures d’apprentissages, que Kellian jugeait inutile. Mais il était l’un de ces petits moutons vaillant et docile, que le berger adorait. Il ne posait pas de question : il avait d’autre problème plus important.

Comme celui de ce manque de sang qui l’avait engouffré dans les griffes des Enfers. Il tombait dans le gueule de Satan : ses dents d’aciers allaient déchiqueter son corps d’une facilité déconcertante. Le démembrer pour goûter le peu de sang qu’il restait dans son corps. La faiblesse à son apothéose. Alors que ses griffes s’enfonceraient dans sa chair, il serait balancer comme une vulgaire ordure dans les brasiers du Septième Enfer. Âme insatisfaite, rimait à âme errante. Il n’attendrait jamais les cieux illuminés du paradis. Il ne reverrait alors jamais sa délicieuse âme sœur. Sa croyance en Dieu n’aurait été alors que des foutaises les plus infâmes. Il en deviendrait donc un fervent serviteur du vice et du péché. Il se glisserait dans le vêtement du mari déchiré. Il serait le chef d’orchestre de la trahison, de la tristesse. Il comblerait le vide de son cœur par un morceau de pierre en fusion. Une chose qui lui ferrait tellement mal, qu’il en deviendrait fou, accro. Et il y restera à l’éternité.

Puisque immortel ne rimait pas avait invincible. Ce vampire mourrait sur les roches du Mont Saint Michel. Face aux regards de son élève. Les flots grimpaient à présent sur la moitié de son corps. Ce liquide salin qui effaçait les traces sanguinolentes sur les dalles. Si aucun liquide vermeil ne coulait à ses lèvres, ce vampire tomberait dans une léthargie profonde, et ce pour des siècles. A moins que l’on ne l’achève avec, il ne deviendrait qu’une loque : un vampire vidé de son sang, qui à sa renaissance ne serait qu’un dément : cruel jouet de Satan. Il répandrait alors sur Terre les tempêtes de sa frustration et de sa vengeance. Il détruirait pour supporter peut-être légèrement plus cette personne qu’on lui avait volé.

Parce qu’il était aveugle à ce qui l’entourait depuis des années. Il n’avait jamais vu les sourires appuyés, ou les regards trop tendre de son élève. Jamais il ne se serait douté qu’il pouvait en être l’âme sœur. Lui qui avait toujours cru qu’Elena avait été dans ce sentiment réciproque. Il se trompait terriblement, hélas. Il suffisait de le mettre devant le fait accompli. Il avait beau être cultivé et brillant. Il avait beau être observateur et artiste, lorsqu’une chose le concernait, tout devenait alors beaucoup moins flagrant.

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Cassandre Kiesl Andrews

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MessageSujet: Re: Douce Hallucination .... { Cassandre.   Douce Hallucination .... { Cassandre. Icon_minitimeSam 28 Aoû - 3:42


{ Memories }

Together in all these memories,
I see your smile.

Il n’était pas l’objet de ses pensées, il en était parfaitement conscient. Depuis qu’il avait croisé son regard pour la première fois, son cœur s’était emballé tandis que celui de son mentor était resté aussi dur que le marbre. Le sien avait déjà été conquis par une autre personne, et celle-ci était décédée avec la chaleur de Kellian, il ne pourrait jamais y avoir droit. Ô, triste sort pour un vampire aussi jeune que Cassandre, aveuglé par les sentiments qu’il ressentait envers son aîné. On lui avait souvent reproché le fait d’être trop frivole ou probablement trop innocent envers les sentiments d’autrui, combien de fois sa sœur l’avait prévenu de garder son cœur dans sa poitrine afin de ne pas se le faire enlever par le premier venu ? Trouvant cette remarque amusante, Cassandre l’avait abordé fièrement aux étrangers, les laissant frôler l’objet convoité pour fermer les portes de sa cage soudainement, refusant tout accès à son cœur. Cette fois, la cage s’était refermée sur le vide, car l’objet lui avait été dérobé vilement par un homme au passé troublant. Un homme dont il ne connaissait que le nom, qu’il n’avait eu la chance de rencontrer par pur hasard, alors que leur rencontre courtoise ne devait qu’être entretien. Cet homme qui lui servait, au final, de mentor afin de le préparer à la vie qui s’offrait à lui soudainement. Un homme qui, en temps normal, n’aurait probablement pas été le type de Cassandre, trop froid, trop sérieux… Mais qui, d’un simple regard en coin, d’une simple apparition, avait fait chavirer son monde. Si seulement cela n’était pas réel…

Si seulement.

Un homme qui ne lui portait pas la moindre attention, chose qui était un exploit pour Cassandre qui avait toujours eu l’habitude d’attirer les regards sans le moindre effort. Et pourtant… Durant un instant, il eut la folie d’esprit de croire qu’il l’avait reconnu immédiatement, qu’il ne voyait pas le fantôme de sa défunte épouse, mais bien ce qu’il était vraiment. Cassandre. La fiancée du prince Ketsia. Son élève. Dévoué corps et âme à son insu… Mais ce ne fut qu’une idée libertine, une pensée éphémère qui s’estompa aussi facilement qu’une poussière sur un parchemin trop fragile. Il sut en voyant le regard qu’il posait sur lui qu’il ne voyait en lui que l’illusion que son cœur quémandait. Ce n’était pas lui qu’il désirait à ses côtés en ce moment. Cassandre n’était que le remplacement de ce qu’il recherchait réellement. Cela lui fit mal, énormément. Comment rivaliser avec un spectre qui avait déjà tout l’amour de cet homme ? C’était tout bonnement impossible, il le savait. L’idée que Kellian souhaitait mourir pour rejoindre les bras de sa douce Helena effleura son esprit, mais son cœur ne pouvait s’y résoudre tant la douleur était insupportable. Doucement, du bout des doigts, il osa toucher ce visage si désiré, retirant les perles transparentes qui venaient de laisser des sillons humides sur sa peau, sentant une boule se former dans sa gorge. Il parlait à Hana, sa fille unique, cette enfant qu’il avait eue avec sa femme. Autre pincement au cœur.

- …

Non, une chose était sure, Kellian n’avait jamais su prendre en considération chacun des sourires que Cassandre lui envoyait, aussi insistants soient-ils. Combien de fois son cœur s’était déchiré lorsque son tuteur lui tournait le dos sans même réaliser ce qu’il déclenchait en l’androgyne toutes les fois que celui-ci croisait son regard ? Combien de fois s’était-il pose des questions sur le mal qu’il avait fait pour ne pas arriver à attirer son attention ? Probablement trop souvent pour un cœur aussi jeune que le sien… À ce moment-ci, Cassandre le détesta plus que jamais. Il le détesta parce qu’il avait beau devenir quelqu’un d’autre, Kellian ne l’aimerait jamais pour ce qu’il était. Parce qu’il était aveuglé par son amour qu’il avait offert en entier à son épouse décédée et qu’il ne restait plus rien. Parce que le comte ne le regarderait jamais autrement que comme un élève indiscipliné avec un tempérament de feu. Parce que le magnifique sourire qu’il lui offrait à cet instant ne faisait que blesser son cœur davantage. Parce qu’il semblait avoir l’intention de quitter ce monde aussi légèrement qu’une feuille morte par le vent d’automne, filant entre ses doigts sans que Cassandre ne puisse le retenir.

Détournant les yeux de la vision qu’il lui offrait, cherchant un endroit sec de ses iris perçants, il se figea à la suite de ses paroles. « Ne me laisse pas. ». Évidemment qu’il n’allait pas le laisser, qu’est-ce qu’il croyait !? Sur le coup, il en oublia presque le fait que Kellian pensait s’adresser à Helena, se contentant de garder le silence d’un air peiné… Du moins jusqu’à ce qu’il ressente une légère pression sur sa manche, posant l’acier de ses yeux sur lui. Non, il hallucinait encore, cela ne pouvait qu’être ça, Kellian… ne le voyait pas. Pas vraiment. Tout son corps se figea en sentant la main se poser avec la douceur du monde sur sa joue, l’ange vampirique fermant les yeux à son contact en tremblant légèrement. Pourquoi devait-il se montrer aussi doux avec lui dans un moment pareil !? Pourquoi n’avait-il pas la décence de mourir convenablement sans lui arracher le cœur de nouveau en le prenant pour quelqu’un d’autre ! Les larmes lui montèrent aux yeux à son tour, serrant les dents en cherchant à échapper à son contact, murmurant un « Kellian… » douloureux. Pourquoi ne le voyait-il pas…? Ouvrant ses yeux de nouveau sur lui, son regard croisant le sien, la lueur de lucidité passagère dans celui du mourant le surprit un instant, mais ce fut lorsqu’il prononça son prénom qu’il resta bouche bée. Il se sentit chanceler, avait-il bien entendu… ? Sa voix trembla, rageuse et désespérée. Une certaine impatience mélangée à une détermination.

- Je n’ai pas l’intention de vous laisser mourir, espèce d’idiot !

C’était bien du Cassandre tout craché, franc et direct jusqu’à la fin. Serrant les dents, ses doigts se resserrent sur le tissu de son haut et, grâce à sa force de vampire, réussit à le soulever et le sortir de l’eau. Évidemment, il fut contraint de le traîner seulement, mais suffisamment pour le faire émerger et de le poser quelques mètres plus loin, au sec. Sous la surprise, il avait perdu du temps, un temps précieux dont il aurait dû profiter pour venir en aide à son être aimé. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard ! Se mettant à genou à ses côtés de nouveau, l’élève ne perdit pas une seconde de plus et releva sa manche, dévoilant sa peau pâle et si douce. L’androgyne angélique serra les dents, plissant les yeux sous l’insistance qu’il faisait face à la faiblesse de son aîné. D’un geste rapide et déterminé, il porta son poignet délicat à ses lèvres et mordit sa chair tendre à pleine dent. Pas un seul gémissement ne s’échappa d’entre ses lèvres carmins en sentant ses crocs percer sa peau pâle, n’écoutant que sa raison. Une plaie suffisamment profonde pour laisser écouler rapidement le sang frais du vampire, douce couleur écarlate à l’odeur enivrante pour les êtres de la nuit comme eux. Soufflant, ses minces lèvres tâchées de son propre sang, Cassandre se redressa doucement en porta son poignet aux lèvres de Kellian, lui entrouvrant les lèvres pour laisser le sang s’écouler doucement dans sa bouche, dans sa gorge.

- Kellian, buvez…!

Ne pensant qu’à la survie de son mentor, le jeune androgyne souleva la nuque de Kellian pour poser sa tête sur ses genoux, son corps finement dessiné à travers les vêtements penché au dessus de lui en venant appliquer son poignet ouvert contre la bouche froide de celui-ci. Les yeux rivés sur son visage, attendant une quelconque réaction, ses doigts caressant ses cheveux doucement… Tout n’était qu’une question de temps. Le temps. Si seulement il pouvait l’arrêter, juste pour qu’il reprenne conscience, pour qu’il arrive à se remettre sur pied avant que le sablier de sa vie ne s’arrête ! Un pincement de douleur le prit tandis que le sang continuait de s’écouler de son poignet, coulant entre les lèvres du vampire contre lui. Qu’il boive son sang complètement s’il en avait besoin, il le lui ferait boire sans hésitation si c’est ce qu’il fallait. Kellian était faible, il pouvait le sentir contre sa peau, contre son poignet transpercé. Dans un mouvement presque désespéré, il passa son autre bras autour de ses épaules pour le serrer un peu contre lui, sentant une larme rouler sur sa propre joue et venir s’écraser sur celle de son professeur. Il ne devait pas pleurer, pas devant lui. C’était être faible, et il ne fallait pas être faible ! C’était la dernière image qu’il voulait montrer à son mentor, celle d’un vampire pleurnichard qui était arrivé trop tard pour sauver son âme sœur. Il ne sut pas pourquoi il le serrait dans ses bras à ce moment-là, peut-être était-ce en guise d’au revoir ? Peut-être que c’était pour lui rappeler qu’il n’était pas seul dans ce monde et que, aussi désespérée que cela pouvait paraître, Cassandre voulait lui prouver que son cœur lui appartenait malgré sa réticence. Il en fera ce que bon lui semble, tant qu’il ne baisse pas les bras maintenant ! Le jeune vampire aurait donné sa vie pour le sauver s’il avait pu, il serait prêt à faire ce sacrifice même s’il ne le connaissait pas réellement. Si Kellian mourait, il ne se le pardonnerait jamais.

Jamais.

All of the memories I hold dear...
Darling you know I'll love you...
Until the end of time...


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Kellian C. Andrews
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MessageSujet: Re: Douce Hallucination .... { Cassandre.   Douce Hallucination .... { Cassandre. Icon_minitimeMer 8 Sep - 19:34


Si seulement …

Si seulement le temps pouvait m’appartenir ! J’aurais voulu effacer toutes mes larmes et mes peines. Effacer, oublier, à tout jamais. Brûler les souvenirs, les éclater, les déchirer comme du vulgaire papier. Laver mon âme et mon corps de tous ses péchés ! J’aurais tellement désiré pouvoir revenir en arrière. Congédier ces meurtriers, les châtier de leurs cruels desseins, et les enfermer à jamais dans le tombeau de mon amant, ce traître de Satan. Avoir la possibilité de diluer leurs horreurs et ma candeur. J’aimerais pouvoir être l’auteur de ces crimes qui auraient fait que ma femme, ma moitié, ma perle rare soit encore en vie.
Qu’est-ce que je donnerais pour pouvoir la retrouver ? fermer les yeux, et sentir mon être et mon corps s’apaiser lorsque je la tenais séquestrée dans mes bras…

Mais de la folie dont je possédais, j’aurais pu désirer tellement plus. Dans mes instants si sombres, j’aurais même prié l’antithèse de Dieu pour n’avoir jamais reçu le Don Ténébreux. N’avoir été qu’un humain, qui aurait péri de maladie, de coups, de blessures. Peut-être des crocs d’un vampire trop affamé, que sais-je !
Une chose est sûre… Je ne supporte plus cette douleur. Ce drap opaque et lourd, qui me tombait dessus. Il m’empêchait de vivre, de voir, de sentir. J’étais enfermé dans une ambiance lourde où le soufre était pharaon. Piégé, enfermé, aveugle : j’étouffais. Je ne ressentais plus que le vide à l’intérieur de moi, et cette douleur…. Cette souffrance à l’état pure qui me rongeait de l’intérieur. Elle, et ses monstres ! De leurs griffes ils m’arrachaient tout à leur passage : inondant mon être du peu de sang qui me restait. Je saignais… Mon corps pleuraient à torrent ! Et j’étais incapable de trouver un remède qui était un tant soit peu efficace à mes maux !

Mais… Pourquoi … J’avais tant vécu. J’ai tout goûté, tout sentit, tout vu. J’avais fait mon temps, c’était résolu. Effectivement, j’étais déterminé à crever comme une merde sur ces dalles humides ! Je libèrerais ma place à un être humain, plus ambitieux, dont la joie de vivre ferrait plaisir à voir ! Il y avait trop de monstre sur cette Terre ! Comment, diable, suis-je arrivé à subsister si longtemps, tout en ayant conscience que j’étais aussi monstrueux que mes confrères ?
Je détestais les vampires. Je les déteste depuis tellement de temps…. Je nourrissais pour eux, un acide névrotique. Les voir tuer de sang froid, humains, animaux, me donnait envie de régurgiter ma bile gastrique, et leur cracher au faciès.

La seule chose qui pouvait m’emplir d’une certaine satisfaction était les vies que j’avais pu sauver. De mon passé de médecin, j’avais aider autant d’âmes en périls que j’ai pu. Leur apporter un baume au coeur, du soutien, et des sourires. J’étais cette âme errante trop naïve qui espérait voir un jour le monde changer. Qu’il lâche enfin prise sur leurs regards trop durs, leurs envies trop sèches. J’avais été pendant des centaines d’années dans l’espoir de voir ces humains et ces irrécupérables caïnites évoluer dans la bonne voie. Bifurquer sur le chemin de la vie, et sentir le zéphyr de la raison caresser leur peau. Le carillon du respect sonner non loin, pour leur faire réaliser l’ampleur, la valeur, et la justesse de leur nouveau choix !

Je voulais tellement un monde où il faisait bon de vivre ! Où on tendrait la main avec un sourire doux aux lèvres. Un univers, où nous n’aurions pas peur pour nos enfants, notre chair et notre sang, lorsque nous les lâchons dans cette jungle qui n’en serait alors pas une. Où les jugements et le mépris n’existeraient pas…

Si seulement…

Diable, tuez-moi !
Une sensation grandiose m’envahissait. Je désirais lentement, mais sûrement. Mon esprit tanguait entre l’au-delà, et la vérité. A mon horizon se penchait un visage inquiet, que j’aurais aimé voir apaisé. Cette voix, cette réplique pleine de rage et de détermination… J’aurais aimé l’avoir … J’aurais comprendre ce qu’elle voulait me dire. Sentir ce qu’elle me faisait ressentir dans ses éclats de voix. Mais hélas il était trop tard ! je ne désirais plus vivre. A quoi bon ? Je n’aurais de cesse que de regretter de ne pas être passé à l’acte, ici, aujourd’hui et maintenant.

Cette nuit serait ma dernier. Mon espoir, mes amours, et mes songes éveillées sombreraient avec moi dans un sommeil sans fond. Je connaîtrais alors le repos éternel ! Que demander de mieux, dites le moi !? Mon corps s’apaisait…. J’avais l’impression que j’aurais pu m’envoyer, tant je me sentais bien … Le venin de ma moitié enivrait mes membres, ce poison léchait mon esprit, me faisait littéralement perdre la tête. Et c’était ce qui était le plus ironique. Je voyais Cassandre sans la voir. Je sourirais tendrement, et j’avais fini par fermer les yeux. Le vampire que j’étais respirais : lentement, et profondément, comme si je dormais. Alors que j’étais loin d‘en avoir besoin. Mais je me sentais partir, j’avais la sensation d’avoir besoin de mon souffle pour la prochaine étape.

Soudainement, je sentis une violente morsure froide. Mon corps se mit à trembler tant cette vague glaciale me prenait fermement en son sein. J’avais froid, le sang chaud de mes dernières proies m’avaient quittés. Mon corps avait fini de pleurer, et mes pupilles n’étaient plus que des petits points noirs, fixant le haut des cryptes. Ma respiration était plus erratique, et les battements de mon cœur plus irréguliers… Ma vie s’étranglait ! Je la sentais déployer ses ailes pour prendre son envol, et m’abandonner là. J’aurais été un fils orphelin, un fils mort, dont la mère à laissé. Et j’en serais bien plus heureux, loin des éclats saillants de la vérité. Je ne voulais plus voir ce monde qui n’aurait jamais dû être le mien !

Jamais.

J’étais né de la poussière, je redeviendrais poussière. Les rivières purpurines n’étaient plus là : la mer avait nettoyer mon nectar infâme. Dame Nature allait m’aider… Cassandre allait… Pouvoir compter une histoire à ma famille… Pouvoir mon odorat fut attiser par une odeur… Ô diable ! Tant enivrante ! L’effluve d’un élixir pur et savoureux… Ce fruit interdit, que je me refusais depuis la mort de ma femme. Depuis que je l’avais décidé. Cela faisait des dizaines de centaines d’années que je n’avais pas mordu un humain. Cela faisait un siècle que je n’avais pas goûté autre liquide que celui de ma femme….

Ces artifices olfactifs réveillaient le monstre que j’étais. J’échappais un léger grognement, et lorsque je sentais les perles de sang sur mes lèvres, je poussais un long gémissement plaintif, en détournant la tête. Salis ma joue, mon corps, mais n’offre pas ton sang si précieux à un mort. Je ne mérite ni ta pitié, ni ton aumône. Je suis né pauvre, je mourais pauvre. Ferme les yeux, et laisse moi partir… Cela sera mieux pour tout le monde.

Je t’en prie.

Je t’en prie, ne brise pas mes rêves et mes espoirs. Il y a longtemps que j’aurais dû disparaître. Ô monde. Pardonnez-moi ! Pardonnez ma stupidité et ma bêtise. Mais vivre est devenue une chose qui m’est beaucoup trop douloureuse… Mes espoirs sont morts il y a bien longtemps. Mes rêves et mes fantasmes m’ont quittés. Je ne désirais que ma femme, et ma fille. Je ne désirais qu’une vie simple, une vie d’humain, d’amour et de tendresse. On m’a volé ma femme, et ma fille. On m’a volé ma vie et mes espérances… J’aurais dû partir… Oui. Depuis bien longtemps. Qui d’autre aurait envie de vivre avec un être dont le passé est totalement déchiré ? Donc le cœur est arraché, et qui souhaite dériver ?

« Non … Non … Je t’en prie… Non … S’il te plait…. »

Sans que je ne m’en rende compte des éclats de rubis ruisselaient sur mes joues. Un enfant qui gémissait, un enfant qui pleurait. Voilà ce que j’étais. Et je murmurais difficilement, la bouche sèche. Chaque mots enflammait mon corps entier tant la faim était forte. Tant la fin était proche. Je sentais la faucheuse me déshabiller de l’aube de la vie. J’y étais presque.

Je détournais la tête, tachant ma joue de mon sang. Eloigne moi ton bras, ton poignet. Je ne veux pas me nourrir à ta plaie, cette fontaine de vie. Laisse moi ! Oublie moi ! Tu ne me connais pas ! Ne fais pas sa par pitié ! Je ne veux pas que tu me juges, ou que tu me retiennes ! Achèves-moi s’il le faut ! Mais par tous les dieux ! Ne m’offre pas ce choix !

Je fermais les yeux avec force, bien que ma peau pâle était parsemé de bavures pourpre.

« Non …Ooh je t’en prie… Arrête… Cassandre… Non … »

Pitoyable enfant. Je pleurais encore ! Entends-tu donc ! Je te suppliais de me laisser mourir ! Toi qui est un vampire comme moi ! Nous sommes comme eux ! Nous sommes des monstrueux ! Fait preuve de monstruosité, fait preuve de perversité. Rigole de ma douleur, et aide-moi à expirer mon dernier souffle. Tu me fais parler… Chose si folle ! Mon corps entier me brûlait. L’immonde chose en moi désirait ton sang avec une force incroyable. Sans que je ne l’ai remarqué mes crocs saillant étaient là, et je serrais la mâchoire, m’entaillais mes lèvres pâles. Je ne voulais pas… Du Sang… C’était inhumain … Ce n’est pas sain …

Je veux mourir ! Pas retomber dans le cercle vicieux du nectar vermeil !

Puis je me tus. Je ne disais plus rien, je ne pleurais plus. Je respirais lentement… Sans que je ne sache pourquoi, sans que je ne comprennes ce que je fasse… Mon corps entier ne désirait qu’une seule chose. Sentir ton sang dévaler ma gorge et inonder mon corps. J’avais envie aussi de sentir le tien, si chaud, comme moi … J’avais envie de connaître l’odeur de tes cheveux. J’attrapais ton poignet pour porter ta plaie déjà depuis longtemps cicatriser. Je léchais lentement cette peau rouge.

Choc électrique.
Tsunami de plaisir.
Tornade d’envie.

Mes crocs d’argent transpercèrent ta chair, venant trouver l’un des lits de ton sang. J’avalais ce fluide de vie… Cela faisait…
Si … Longtemps.
J’avalais sans compter, j’avalais sans comprendre que je venais de faire machine arrière. Je buvais, alors que j’avais de plus en plus envie de te prendre dans mes bras. Je finissais par relâcher la plaie. Je n’avais pas bu beaucoup, juste assez pour rester en vie. Mais il me fallait du sang… Et je fermer les yeux, me nichant presque contre toi.

Mais qui étais-tu …
Pour décider si je devais mourir ou pas ?


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Cassandre Kiesl Andrews

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MessageSujet: Re: Douce Hallucination .... { Cassandre.   Douce Hallucination .... { Cassandre. Icon_minitimeLun 14 Mar - 2:54


I pray to the gods let him stay.
The memories ease the pain inside,
And now I know why.

Arrête.

Cassandre ne souhaitait qu’une chose : que le temps se fige et s’inverse. Qu’il arrive à temps pour l’empêcher de se faire du mal, de l’empêcher d’en arriver là. Pour l’empêcher de souffrir autant… C’était impossible, il en avait conscience, et cette simple pensée lui arracha le cœur. Est-ce que tout était perdu ? Était-ce vraiment la fin ? La fin du compte Cain, son âme sœur qui n’avait eu que pour lui l’unique regard qu’un professeur donnerait à son élève, ne lui laissant aucune autre chance d’être autre chose à ses yeux ? Non, cela ne pouvait se terminer ainsi… ! Toute sa vie, il avait attendu de tomber sur lui. Sous sa forme masculine ou féminine, qu’importe, il avait rêvé de ce moment depuis si longtemps… Était-ce pour tout simplement voir ce rêve filer entre ses doigts !? Cruauté. Tout mais pas ça. Non, Cassandre refusait de le laisser partir, de laisser cet homme quitter ses pensées de cette manière. Maintenant. Il refusait d’autant plus de n’avoir que de lui un éphémère souvenir, se disant que jamais il n’aurait pu le tenir dans ses bras dans d’autres circonstances que cet instant. Ne méritait-il pas autre chose qu’un nouveau vide dans sa vie, une absente si différente et pourtant bien plus douloureuse que le première ?

La mémoire…

Serrant les dents sous une colère soudaine, plissant les yeux, ses iris d’argent brillèrent. Laïka… Pourquoi étais-tu parti, si égoïstement, en lui laissant tout ce poids sur les épaules !? En lui laissant la charge et les problèmes qu’elle avait causés avant de disparaître ? Sa sœur jumelle qu’il avait tant chérie, cette partie de lui qu’il suivait comme son ombre alors qu’il arrivait à peine à tenir sur ses jambes lorsqu’ils étaient enfants ? Laïka avait toujours été la plus solide des deux. La plus téméraire, la plus têtue… Mais aussi la plus insouciante. Cassandre l’était également, mais il ne possédait pas l’égoïsme de sa sœur. Il avait toujours été là pour elle, pour ses proches. Elle l’avait protégé maintes fois physiquement, il lui avait rendu la pareille mentalement… Mais jamais il ne l’avait abandonné dans ce monde. Puis elle était partie sans prévenir, ne lui laissant comme souvenir un grand vide. Il ne voulait plus ressentir ce vide, cette sensation d’un grand froid en lui. Jamais ! Et il savait, ô seigneur, que si Kellian disparaissait, ce vide n’allait pas seulement détruire sa vie, mais tout ce qu’il était. Cela pouvait paraître absurde, surtout de la part d’un élève envers son professeur, d’une personne qui avait été mise sur son chemin par hasard. Pourtant, c’était bel et bien ce qu’il ressentait lorsqu’il posait ses yeux d’acier sur le vampire. Un amour infini, une attirance plus que charnelle, ce désir de rester à ses côtés, de s’unir à lui, de partager toutes ses souffrances… De ne faire qu’un avec cet homme. Il ne pouvait plus nier, même s’il se faisait sans doute considérer comme un étranger, une étrangère, aux yeux du compte. Était-ce là ce qu’on appelait un coup de foudre ? … ou bien la folie d’un amour impossible ?

Douleur. Voir ses larmes inonder le visage du vampire ne fit qu’attiser la douleur de son cœur déjà comprimé par la vision de cet homme qui souhaitait tant la mort. S’il n’avait pas été son âme sœur, il n’y a pas de doute qu’il aurait saisi les motifs de son désir de quitter leur monde pour rejoindre celui des morts… Ce qui n’était pas le cas, puisqu’il était présent en ce moment. Mais à quoi cela servirait-il de le sauver ? Même s’il l’aidait, Kellian le détesterait parce qu’il lui aurait retiré sa chance de retrouver sa défunte épouse. S’il l’aidait, il n’allait pas changer sa façon de le regarder, d’agir avec lui. C’était une cause perdue, un geste inutile. Inutile, mais inévitable. Alors, pourquoi l’aider si ce n’était que pour continuer à souffrir en silence en sachant que son amour était perdu d’avance, et ce, même depuis le tout début ? Parce qu’il voulait lui montrer que la vie avait un autre sens. Il n’avait probablement jamais vécu une douleur semblable à la sienne, mais les choses étaient comme elles sont. Rien n’arrivait pour rien, lui disait-on alors qu’il n’était qu’un enfant. Peut-être qu’il n’avait pas été mis sur son chemin pour l’aimer, mais s’il ne pouvait recevoir ce qu’il désirait tant de sa part… alors, il l’aiderait à voir la vie autrement. Il en ferait sa mission personnelle, quoiqu’il arrive et même si cela doit le détruire graduellement.

Le poignet ouvert, prêt à lui transmettre de ce liquide vital qui allait changer le cours des choses, il fronça les sourcils en le voyant remuer de la tête. Il refusait de boire, et avec toutes évidences, il ne capitulerait pas d’aussitôt. Son sang tacha la peau si pâle du vampire, s’étalant sur son visage légèrement comme un enfant faisant des caprices. Le jeune vampire eut la forte envie de lui rétorquer « Oh, non ! Pas de « arrête Cassandre », si vous croyez avoir le droit de m’ab… de nous abandonner de cette façon, j’ai des nouvelles pour vous…! » mais le moment était mal choisi pour lui faire la morale. Autant attendre qu’il se remette sur ses pieds pour pouvoir lui donner la gifle de sa vie et de lui faire part de ses pensées. Non, il ne le connaissait pas, mais il était fortement déterminé à lui montrer qui il était vraiment. À commencer par lui prouver qu’il pouvait être, à son tour, aussi têtu que l’était sa sœur jumelle. Sur ce, gardant sa nuque entre ses doigts, il vint placer son poignet ouvert contre ses lèvres si froides, regardant avec intensité le sang se déverser dans sa bouche. Ce fut presque avec soulagement qu’il le vit se calmer, cesser d’agir en enfant, se concentrer finalement sur le nectar vermeil.

Un léger sursaut le prit alors que le vampire attrapa soudainement son poignet, le léchant. Le moment était mal choisi, mais la sensation de sa langue contre sa peau lui arracha un frisson, et plus encore, faisant naître en lui des sensations trop fortes pour les ignorer. Serrant doucement les dents, il le laissa faire, se contentant de garder le silence en l’observant goûter sa peau dont la plaie était déjà refermée... La morsure le fit légèrement siffler, se contentant de se raidir imperceptiblement. Un soupir s’échappa de ses lèvres. Il avait gagné une bataille, mais nullement la guerre. Si le compte avait rendu les armes et capituler en avalant son sang, il ne lui pardonnerait sans doute jamais de l’avoir tenté ainsi, de l’avoir laissé faire. Il appréhendait autant sa colère que le soulagement de l’avoir « résonner », d’avoir laissé couler un peu de vie entre ses lèvres. Ses yeux se voilèrent quelque peu tandis qu’il sentait son souffle sur sa peau, ses crocs dans sa chair. Son corps fut pris d’un tremblement incontrôlable alors que son sang se déversait dans la gorge de Kellian, aspiré par ses lèvres qu’il aurait tant aimé goûter au moins une fois dans sa vie longue vie vampirique.

Son souffle se corsa, les battements de son cœur augmentant peu à peu tandis que le flot rouge continuait de se verser dans la gorge du vampire. Ses yeux le dévisagèrent, lisant la moindre expression sur son visage. La douleur faisant place à l’envie. Depuis combien de temps n’avait-il pas bu de sang ? … Comment avait-il fait pour vivre ainsi, refusant de se laisser tenter par ses veines affriolantes et sombrer dans le plaisir que lui procurait la sensation de ce goût ? S’il le pouvait… il le laisserait boire tout le sang qu’il voulait. Qu’il vide ses veines, son corps entier s’il le fallait, il était prêt à tout ! Sa tête lui tourna légèrement après un petit moment, un étourdissement semblable à un enivrement, mélangeant douleur et un certain plaisir malsain. Passant sa langue sur ses lèvres qui s’étaient quelque peu asséchées, il finit par bouger à peine son poignet toujours sous l’emprise de ses crocs.

- … Ça suffit… Kellian…

Mélangeant douceur et fermeté dans ses mots, il soupira en voyant qu’il le relâcha de lui-même, retirant ses crocs de sa peau tendre. Au moins, il n’aurait pas à s’arracher le bras pour qu’il cesse de boire son sang. Kellian n’avait pas bu autant de sang qu’il croyait, mais suffisamment pour se maintenir en vie, revenir à lui. Son regard se posa sur son poignet ouvert qui se referma doucement, une légère palpitation le traversant tandis qu’il se nicha presque contre lui. Ne l’ayant jamais vu dans un tel état, sa tête se pencha doucement sur le côté, ses longs cheveux bruns glissant sur ses épaules tandis qu’il le garda contre son corps légèrement refroidi par la température, mais éternellement doux. Il ne sut combien de secondes passèrent, tout ce qui l’importait c’était qu’il était toujours vivant et qu’il était contre lui. Une de ses mains osa s’aventurer sur son front, frôlant les cheveux noirs du vampire sans le quitter des yeux un seul instant. Ils ne pouvaient pas rester ici indéfiniment, mais Cassandre ne pouvait pas non plus le sortir de cet endroit maintenant qu’il venait de lui donner du sang, il devait récupérer un peu.

Maintenant.

Ses yeux scintillèrent, s’allumant dans une petite étincelle de détermination. De cette manière si magnifique lorsqu’il se concentrait sur quelque chose, ce regard qu’il avait malgré lui alors qu’il faisait ce que Kellian lui demandait de faire lors de leurs entretiens. Il se redressa, laissant le vampire reposer sur le sol avant de le saisir par son haut au niveau des épaules. Solidement, mais avec douceur, il le souleva, le tirant plutôt sur plusieurs mètres en laissant simplement ses talons glisser sur le sol. Il l’accosta avec prudence et précautions contre un mur bien plus loin, le laissant assis au sol avec les jambes étendues, mains sur ses épaules pour éviter qu’il ne s’affale sur un côté. Ils étaient près de la sortie, c’était déjà mieux qu’au départ même si ce n’était pas encore le meilleur endroit. Soufflant, Cassandre se mit à genoux devant lui, passant ses jambes de chaque côté des siennes pour rester un peu au dessus de lui. Ses mains quittèrent ses épaules pour venir saisir son visage entre celles-ci, comme pour l’intimer à le regarder, le fixant avec intensité. Restant face à lui sans dire un seul mot, il repoussa ses cheveux trempés vers l’arrière, dévoilant son visage… Un visage qu’il avait mémorisé dès les premiers instants, sans le moindre effort. Un visage qui le hantait, qui lui faisait mal autant qui déclenchait des sensations inconnues en lui. Hésitant une fraction de seconde, il posa sa main sur sa joue, venant retirer les gouttes de sang qui s’étaient égarées sur sa peau du bout des doigts avec la douceur d’un ange. Cette fois, il avait agi en égoïste. Pour la première et dernière fois, il laissa son cœur décidé pour un autre et pour sa propre envie.

Qui était-il pour décider de son sort ?
Seulement une âme qui ne pouvait vivre sans lui, tout simplement.


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